Pour avoir parlé avec plusieurs voyageurs lors du tour du monde, on est souvent tombé d’accord sur une chose : c’est en Asie que l’on se sent le plus ailleurs. Pour les gens, pour la bouffe, pour l’architecture, pour les modes de vie, pour les religions. Et pour tout un tas d’autres choses.
Et en Asie, c’est peut-être à Varanasi qu’on se sent le plus ailleurs. La ville sainte de l’Hindouisme, autrefois appelée Benarès, a définitivement quelque chose que les autres n’ont pas. On s’y sent à la fois loin de toutes choses, au bout de la route, et au carrefour de tout.
Qu’en dire ? Que la ferveur, là-bas, est à son paroxysme. Que le labyrinthe de ruelles est tellement hallucinant qu’il en est limite vivant. Que l’organisation de la ville autour des ghats, les escaliers en degré qui plongent dans le Gange, est unique…
A Varanasi, ainsi, on se lève quand les femmes lavent le sari. On se couche après la cérémonie du soir. On est pris dans le tourbillon des processions quotidiennes et on se surprend à suivre une famille transportant un cadavre vers la ghat crématoire. Puisque, à Varanasi, le feu saint ne s’éteint jamais. Et que les croyants viennent de tout le pays pour mourir ici.
Là, la qualité du bois qui te brûlera décrit ta richesse. Les plus pauvres se contenteront du foyer commun. Et les restes iront à la rivière.
A Varanasi, j’ai vu des choses que je ne verrai plus. Un pied qui brûle. Une vache qui ne devrait pas être là. Une saleté semblable à nulle autre. Un ancien palais de roi qui tombe en ruines, beau comme jamais. Et quand j’y retournerai, j’en verrai de nouvelles. Et j’attends ça avec impatience.
PS : N’oubliez pas… Demain matin, nous lançons un petit concours pour fêter le premier anniversaire de notre départ !
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